RE:
**La bâtisse se trouvait effectivement au bout du quai, démarquée des autres non seulement par sa localité, mais aussi par sa modicité. En effet vu de l'extérieur, sa façade tombait en loque et les fenêtres avaient été condamnées par de nombreuses planches rudimentaires de manière à plonger l'intérieure dans une parfaite obscurité.
Lorsque la main de Renart heurta la porte, celle-ci s'entrouvrit d'elle-même. Une fois dedans, la pénombre ne lui permis de distinguer qu'à peine un mobilier peu abondant. Le corridor menait jusqu'à une pièce faiblement éclairée par le seul candélabre des lieux, comme une invitation au capitan de rejoindre lantre où se trouvait le vampire. Ce dernier était de dos, posté devant ce qui devait être une table d'opération. De loin, Renart pu distinguer vaguement le cadavre d'un semi homme allongé sur celle-ci, visiblement en cours de dissection. L'odeur prenante malgré l'encens le conforta sans doute dans cette idée. Doté dun instrument de mesure, lêtre étudiait les dimensions des vertèbres visibles au travers du corps. A ses entours étaient disposées nombre de bocaux de formol contenant les organes de la pauvre victime.
Sans même se retourner, il poursuivit son activité tout en prenant la parole :
- Salutation noble étranger, je vous en pris entrez donc. On me nomme Sâânne.
- « Noble étranger" est un nom qu'on ne me donne pas souvent mais... okay!
Et il entra ans la salle en aspirant son cigare toujours plus fort:
- Ca pue ici dites donc !
Le vampire délaissa ses instruments pour le moins singuliers et récupéra son shilom posé non loin du corps. Ravivant la braise à la flamme du candélabre, celle-ci illumina un faciès d'albâtre à la longue toison de cuivre. Au regard de Renart, l'être ne semblait âgé que d'une vingtaine d'année et sa carrure plus fine que celle d'un éphèbe était redoublée par une tunique aux tons vifs. Tirant sur sa pipe et ignorant la dernière remarque de son hôte il reprit :
-Saviez-vous que si les nains sont teigneux, c'est en ce quils ont le coeur trop près de la merde ?
Renart paru interloqué.
-Vous en êtes sûr?!
Arborant un regard totalement indifférent Sâânne rétorqua :
- Voyez-vous une autre explication ?
Renart croisa les jambes et les bras en ramenant sa main droite de manière à ce qu'elle soutienne son menton, signe qu'il était plongé dans une réflexion profondes... La fumée qui s'échappait de son cigare ressemblait à des points de suspension verticaux... De tous petits nuages de fumée grise...
- eh bien... à vrai dire je ne m'étais jamais posé la question. J'en parlerai à Dwalin.
- Dwalin ? Hé bien, nous poursuivrons ce débat plus tard, en sa compagnie je suppute. Vous êtes là pour l'expédition si je ne m'abuse ?
- Vous supputez bien...et oui, je suis là pour l'expédition.
- Bien !
Le regard du vampire changea soudainement, comme animé par un intérêt plus vivace.
- Que voulez-vous savoir au juste ? Je présume que vous avez des questions.
- Eh bien... Votre valet ne m'a pas dit grand chose... Je sais que vous cherchez des hommes... -de qualité- Que vous voulez monter une expédition... au trésor si j'ai bien compris...?
- Certes, vous résumez fort bien la situation. Il y a en particulier une chose que je recherche, bien sur cela doit pour l'instant rester sous silence, mais il se mêle avec cet objet des richesses de toute sorte. En revanche, je ne connais pas la localité exacte de ce trésor.
Le vampire prit finalement place derrière une officine, invitant Renart à sasseoir en face de lui. Il fini par reprendre :
- Le désert recouvre le patrimoine de divers royaumes aujourd'hui éteint, vous ne l'ignorez pas je pense. C'est parmi ces trouvailles que je compte déceler les traces du vrai trésor adeptien.
Renart avait pris place sur la chaise... enfin... il avait mis les pieds sur le siège et s'était assis sur le dossier. Une prouesse d'équilibriste.
- Hmm... Hmm... Un vrai trésor? Demanda t il en se balançant.
- Croyez-en ce que vous jugerez pertinent, mais s'il n'y a d'égal à sa valeur qu'une seule chose, c'est bien le doute sur sa vrai nature.
Sâânne observa les mouvements de Renart sans mot dire, mais il fut aisé de voir à son regard que cela l'indisposait. Cela jeta un léger malaise entre les deux êtres, mais après un pesant silence, le navigateur fini par répéter à voix haute pour être sûr de bien comprendre:
- "s'il n'y a dégal à sa valeur... C'est bien le doute sur sa vraie nature..."
Il tira à nouveau sur son cigare sur un rythme concordant à celui du vampire et sa pipe. Les deux fumées se mêlaient avec les effluves nauséabonds du macchab et du formol.
- Hmm... Ca a l'air de vouloir dire qu'on ne connaît pas sa valeur du tout, c'est bien ça?
- Perspicace Monsieur
Monsieur
? Vous ne m'avez point donné votre nom.
édité au tour 1915 par Saanne