RE: Bruits d'enclume
Ce que découvrit Sedguccih à Tectos le laissa sans voix. Enfin cela aurait pu le laisser sans voix si un Duergar ne lui avait pas promis une biere pour ensuite le laisser errer des heures durant dans un véritable labyrinthe.
Suite à l'ouverture des portes par un mystérieux inconnu, le duergar, qui visiblement connaissait Sedguccih mais n'avait pas eu la politesse de se présenter s'envola sur son dragon en lui jetant une phrase du genre: "Suit la route jusqu'au chateau, on se retrouve la bas!"
A vu de nez de nain, le murailles ne semblaient pas d'une immensité telle qu'il en avait vu parfois dans certaines ligues du désert. Il passa donc les portes et trouva une route. Après quelques minutes, une forêt vint border cette route. Et la, durant des heures et des heures, du moins lui sembla t'il, il erra sur sa monture.
La route était d'autant plus ennuyeuse qu'elle s'étendait en une ligne droite à perte de vue. Quand survint quelques virage, le nain espéra avoir atteint son but. Mais c'était là bien trop espérer.
Devant lui, un pont levis entouré de deux étranges colonnes barrait la riviere qui depuis quelques dizaines de minutes maintenant bruissait a travers la forêt.
Bien sûr l'hote indélicat n'avait pas eu la présence d'esprit de rabaisser ce pont levis. Aussi le nain, comme toujours lorsqu'il se trouvait devant une porte fermée se mit a jurer et hurler en espérant que quelqu'un l'entendrait. Cette méthode, maintes fois mise en application révéla encore une fois son efficacité puisque après s'être tout de meme égosiller quelques heures de plus, le pont-levis s'abaissa.
Et la longue route repris. Cette fois-ci encore après plusieurs heures, une petite série de virages vint troubler la longue ligne droite. Et quittant la forêt, Sedguccih se retrouva avec des champs à sa gauche et d'immenses murailles a sa droite. Espérant trouver ame qui vive dans les champs, Il en fit le tour sans rien trouver d'autre que des salades et des poireaux. Préférant mourrir de soif et de faim plutot que de boire l'eau d'arrosage et de se nourrir de cette nourriture de végétarien, il rebroussa chemin quand la route s'interrompit brusquement et pénétra dans ce qui semblait etre le chateau.
Poussant la premiere porte, il hurla, comme il aurait fait dans n'importe quel endroit:
"TUDJEU! C'est pas trop tot! Vous voulez ma mort de me faire convoiter une biere en me faisant faire quatre fois le tour du désert!"
Mais sa voix se perdit dans l'immensité du lieu.
Et puis, il réfléchit (ce qui arrive quand les nains sont en manque de "carburant", cf "c'est pas le nain qui marche pas droit" :) ).
"Déjà, se dit-il, j'ai du bien couvrir la distance d'un quart du désert. Je suis parti au petit matin et voici que le soir est arrivé. A la vitesse de ma monture, je dois donc bien avoir parcouru un bon quart de ce fichu désert.
Ensuite, comment un quart du désert peut bien tenir dans un citadelle si petite que celle que j'ai aperçu de l'extérieur.
Humm.. Y'a des trucs louches par ici."
Il voulut agripper sa hache, mais le dragon qu'il avait combattu la veille la lui avait arraché. Du moins lui semblait-il que c'était la veille.
Bref, redoublant de prudence il pénétra dans le chateau.
A vrai dire, même sans avoir été barde, il aurait aisément pu écrire une épopée tant ce qu'il vit était merveilleux. Jamais dans les Terres d'adept, même lorsqu'il avait vécu chez les paladins avec les allées bordées de cocotiers et de ruisseaux il n'avait vu tant de splendeur. Et c'était peu dire pour un nain de trouver splendide autre chose qu'une choppe de biere et un bout de métal.
Il traversa des jardins luxuriant d'une végétation qu'il n'avait jamais imaginé exister, des sublimes fleurs violette un peut partout, des cocotiers... il songea même en ramener une pour Vaina mais n'osa y toucher tant l'harmonie berçait ces jardins.
Il y flana quelques temps, en fit le tour et quand lui revint a l'esprit l'idée de la biere, il se remit en route avec la ferme intention de revenir ici la siroter.
Mais il n'était pas au bout de ses surprises.
En effet, sortant des jardins, il pensa etre béni des Dieux, devant lui se tenait une taverne. Entrant, il vit le comptoir mais personne a l'intérieur, ni tavernier, ni clients. Apercevant des tonneaux, il ne se démonta pas et estimant avoir largement mérité sa bière s'avança.
C'était sans compter sur le sol, un étrange dallage, mêlant des pierres que le nain n'avait jamais vu... et pourtant, il en avait vu!
Posant son pied sur la dalle, il lui sembla etre porté comme si, sur ce sol, il pouvait voyager au bout du monde sans le moindre effort. Mais instantanément, le sol le rejetait sur des dalles plus ordinaires.
Il fit quelques tests, se lança a toute vitesse dessus. Essaya meme la délicatesse, mais rien n'y fit. Le sol lui refusait l'acces aux tonneaux.
Prit d'une rge indicible, il sortit de la taverne et courrut. S'il mettait la main sur ce duergar, ou sur quiconque d'autre d'ailleurs, ça allait chauffer! Il courrut a perdre halein, croisa des statues gigantesques, plus grandes même que la statue de Laduguer qui tronait au centre de Nainporte.
Courant toujours, il s'en remis a Laduguer pour le guider. Le Dieu de la biere, des nains et de la rancune ne pourrait laisser passer une chose pareil. Et, il le guida. Avec une étrange certitude d'ou se rendre, Sedguccih tournait dans les couloirs labyrinthiques sans se perdre.
Et bientôt, il entendit un bruit familier. Chose doublement surprenante car d'une part, même s'il ne l'avait pas remarqué auparavant, aucun bruit autres que ces pas n'habitaient ce chateau. Ensuite, ce bruit était celui d'une forge, un bruit qui non content d'avoir bercé son enfance avait bercé sa vie.
Et, tournant au coin d'un couloir, il oublia tout. L'étrangeté du chateau, les jardins, la taverne, le sol de la taverne, et même la biere. Devant lui, aux portes des forges, des minerais étaient entassés.
En fait de minerai cela ressemblait plus aux yeux du nain à la mine de pierres précieuses la plus gigantesque qui puisse exister.
Ce n'était pas du minerais comme on l'utilisait dans les forges d'adept et meme dasn les forges naines du Grand-Nord. Non, à la vue de ce minerais la, le nain savait qu'il s'ajusterais parfaitement a l'armure, la hache ou le quelconque autre outil qu'il voudrait forger. Ce minerai irradait la volonté d'être forgé.
Et il y en avait des quantités incommensurables.
Devant un examen plus approfondi, Sedguccih se rendit compte qu'il y avait deux types de minerais, l'un, illuminait la large allée d'une lumiere étrange et saisissant la piece que le Duergar lui avait donné, il se rendit compte qu'elle était de ce matériaux. L'autre type de minerai était si l'on peut dire plus classique. Enfin, Les morceaux entassés ressemblaient à de grosses larmes polies, tellement polies qu'un miroir n'aurait pas mieux refléter un image.
Explorant cette piece, le nain trouva une ouverture dans les murs d'ou semblaient provenir ce bruit. Et dans cette piece, s'avançant de quelques pas, il découvrit la vraie forge.
Au fond, illuminant l'immense pièce un brasier comme il n'en avait jamais vu chauffaient les fours. à sa droite, un autre type de minerai, des cristaux rouges reflétaient les flammes. Sur sa gauche une petite porte d'ou semblait venir les bruits. Et, au centre de la piece, une énorme enclume.
L'envie qu'il avait de forger, dans cet univers idyllique pour le nain ne fit que s'accroitre mais il était retenu encore une fois par ce maudit dallage qui l'empechait d'avancer.
Aussi il se remit a hurler:
"HE HO! Y'a quelqu'un? tudjeu! j'vous entend pas la peine de vous cacher!"
Et tout en continuant ses vociférations, il pensa qu'il devait être parvenu au paradis des nains.
édité au tour 1597 par Sedguccih