Le parchemin fantasmagorique
Wildwind Le Valeureux Wildwind, près de son fidèle Destrier Blanquette, partait pour la noble Cause du Puit et de son Eau à Puiser.
Il descendit donc dans le Gouffre du Monstre, avec pour seule arme son courage*.
Au fond de l’Antre, il y avait, noyée sous 20cm d’eau, mouvant lentement au gré du courant, aussi lisse qu’un miroir, regardant le Preux Wildwind de ses yeux absents,
une pierre .
Sieur Wildwind, Duc de Puicassé, la souleva avec mille précautions.
Un éclair de lumière jaillit du trou sous la pierre, et l’eau s’en écarta pour se plaquer sur les bords de l’Abîme, alors que dans le ciel devenu noir le tonnerre grondait comme une batterie complète dévalant un escalier.
Le Noble Wildwind passa la main dans la cavité inondée de lumière-venant-de-nulle-part, et saisit quelque chose…
Â…Un parchemin.
Oui, un parchemin. Un vieux parchemin, un parchemin que le temps n’avait pas épargné, un parchemin parcheminé, un parchemin rongé par les tritons…
Wildwind le Magnifique ouvrit le parchemin d’une main tremblante d’émotion (enfin, des deux). Voici ce qu’il lit :
« Voyci le parchemyn sacré des Moynes du Temple de Neldëneldor°, gardyens des tradytyons et des prédyctyons, dont l’ordre sera dyssout mylle ans avant votre eyre.
Ce parchemyn fayt une prédyctyon tous les octantes années, et dysparayt ensuyte. »
En-dessous, il nÂ’y avait rienÂ…Si, il y avait quelque choseÂ…
Des lettres de feu se formaient, et le Vaillant Wildwind vit :
« Faytes attentyon, vous allez avoyr mal à votre honorable tête…ça sera très douloureux mays très bref. »
Le parchemin se transforma en flammes, puis en cendres, et l’eau se remit à obéir à la loi de la gravyté, pardon, de la gravité.
Le Beau Wildwind leva la tête : « oh, zut… »
Le toit du puit, ébranlé par la foudre foudroyante, s’effondra avec fracas sur lui.
* Pff, comme sÂ’il en avaitÂ…
°NdT : pour les non-fans de Tolkien : le temple des trois hêtres