"Première confession :
(premier cycle)"

"Naissance :

Je suis natif de Daemonium Citae, ce qui a pour moi une signification particulière puisque j’y suis né en réalité deux fois ; j’y reviendrai plus en détail tout à l’heure.
Je vint donc au monde comme elfe noir, pure race de surcroît, bien que je ne puisse affirmer que ma mère en fut une, je me plais à le penser.
Mon père biologique, Squall, est en fait le seul de mes deux géniteurs que je connaisse, mais le destin en a voulu qu’il ne puisse s’encombrer d’un (deuxième) fils et je fut donc envoyé en pension loin du désert, dans un temple hécatéen, pour toute la période de mon enfance. Je ne tiens pas à m’attarder sur cette époque. Je puis du moins dire que j’y reçut une éducation basique tel que la lecture, l’écriture et les enseignement fondamentaux du culte hécatéen. Rien d’exceptionnel en somme. Pas plus que les connaissances que j’ai pu accumuler par ma propre initiative en matière de chasse, de combat ou encore le plaisir des réflexions sous l’effet de l’opium, naturellement s’y ajoute la botanique et quelques notions de médecine qui m’ont permis aujourd’hui de cultiver diverses drogues et concevoir quelques alcool dont la lymphe sélénite ou l’absinthe blanche.
A ce moment divers avenirs s’offraient à moi, mais mes attraits psychologiques m’eurent sans doute prédestiné à la voie que j’entrepris. En effet j’étais un enfant naïf et intrépide, volontaire de surcroît, je dirait même un peu suicidaire. Mais cette témérité et cette candeur qui fut pour moi une arme dans mes jeunes années devint très vite un fardeau à l’origine de multiples déroute.
Mais restons plutôt dans un ordre chronologique pour en revenir à mes quinze ans.
Car c’est lorsque j’eu atteint cet âge que mon père daigna me reprendre sous son aile, m’arrachant au paisible temple qui avait bercé mon enfance pour me conduire vers mes contrées natales.
J’étais ainsi à Daemonium Citae pour faire mes premières classes dans l’armée des « démons d’Incinius » (Ce terme proviens de mon imagination, je ne me souviens guère comment l’on nous nommait à l’époque.)"

"Croissance :

Incinius, grand chef charismatique et leader incontesté, devint rapidement mon maître à penser. Je développais ainsi mon fanatisme religieux, ma valeur guerrière et mon sens de la fraternité. Celle que l’on trouve au sein d’une meute, celle qui passe par l’autorité d’un chef et la discipline de ses adeptes. Ce que j’en retiens particulière aujourd’hui et ce principe indémodable et absolue « Sic Semper Tyrannus » (ainsi demeure le tyran) et la discipline comme mot d’ordre de toute réussite.
C’est donc sous cette doctrine que j’entamai ma seconde vie, ou plutôt non-vie, en devenant Nosferatu, l’élite vampirique de Daemonium Citae.
De nombreuses personnes me pardonneront j’espère de ne pas voir cité leur nom ici, mais je tiens à me limiter à ce qui détermina le fil de ma pensée dans le sens je l’entend, de ma doctrine et non de ma façon d’être.
Je m’attacherai donc à ne citer qu’un seul autre personnage qui limita mon aliénation dans le fanatisme et acheva l’aiguisement de ma réflexion.
Il s’agit, je pense que certains l’auront deviné de frère Davinity. De part ma sensibilité aux paroles des prêtres que j’héritai de mon enfance, je fut sans aucune prétention plus à même d’entendre les paroles du vieux sage acariâtre que d’autres guerriers (dont je préfère par Hécate taire les noms).
Son opinion conservatrice et son aversion pour l’ignorance des guerriers suscita particulièrement mon attention. Ses interventions généralement froides et réductrices envers les avis et les propositions « déviants » m’engagèrent régulièrement à remettre en question ma vison simple du culte d’Hécate et de sa mise en pratique en ce monde. Je puis du moins affirmer que c’est indirectement grâce à cet être singulier que je pu acquérir aujourd’hui ce détachement notamment vis à vis du courant général de pensée hécatéenne. Et j’ose croire qu’il était (et demeure) chez nous le digne gardien du temple d’Hécate, un prêtre méritant, même au sein de la grande commanderie Templière, et je sais que je ne suis le seul à respecter cela…"

"Destruction (décroissance):

Tels furent pour moi les enseignements de ces deux maîtres à penser indissociables l’un de l’autre et qui guidèrent les quinze nouvelles années qui me menèrent jusqu’à mes trente ans. Je vais d’ailleurs volontairement faire l’impasse sur la décennie suivante concernant mon ascention dans la communauté de Lunaris Exercitus ; c’est ce que je qualifierait de la suite logique de ce qui fut énoncé précédemment.
Il faut tenir en compte mon passage à la non-vie et ce qu’elle comporte, cette passion héritée d’Incinius pour le commandement et de frère Davinity pour l’intellect et la réflexion.
C’est ce qui me permit de fonder ma propre visions des choses, de prendre un peu plus d’importance mais inéluctablement de rentrer en opposition avec celle de mes frères et maîtres.
Loin de moi la prétention de les avoir dépassé , je dirai plutôt que c’est un objectif que je me fixe pour les années à venir.
J’aspirai donc désormais à plus d’ambition et d’indépendance, bien qu’il faille pour cela soit évincer mes leaders, ce à quoi je renonçait expressément, soit et c’est ce que je fit, opter pour la solution logique d’un jeune loup conquérant : quitter la meute pour fonder la sienne.
Ainsi je bondi sur la première occasion qui se présenta à moi, et sous l’impulsion de mon père, je pu convaincre Elcmar de me confier le commandement de Selenia.
C’était une opportunité hasardeuse, divers idées fourmillaient alors dans ma tête, notamment celle de créer un centre annexe de la commanderie, mais tout cela restait vague et incohérent. Mais j’avais atteint ce que je désirais, une relative autonomie et être livré à moi même. La simple idée d’investir la mythique citée sélénite m’excitait au plus haut point, de sorte que même l’incommensurable ampleur des travaux ne m’effraya point..."

"Renaissance :

Cela fais maintenant plusieurs années que je possède le titre de Seigneur, j’au pu compter sur le soutient de mes proches pour m’épauler et ensemble nous avons déjà accomplit une grande part de cette ambitieuse entreprise, redonner vie à Selenia.
Nous n’avons cependant accomplis que très peu d’action notable, notre seul fierté étant d’avoir pris sous tutelle avec l’appuis des Maudits l’illustre et tout aussi pitoyable Tenebrae (je ne sais combientième du nom) régit par feu Dante « l’indécis ».
Ce territoire fait toujours parti de notre domaine malgré l’édification d’une nouvelle Tenebrae.
Cela n’était cependant pas anodin, car cet événement traduit mon rapprochement avec le Seigneur KindeaTh et la trame de mes projets nouveaux à ses côtés.
Il faut dès lors considérer le fait que ma réflexion m’a poussé à vivre ma religion en soit, et pour moi. Cela équivaut à dire que j’éprouve le besoin de me détacher du dogme pour me rattacher uniquement aux principes que je juge fondamentaux, et de lier avec les autres ligues hécatéennes une entente cordiale sans pour autant me conformer à leur vision du monde. Je puis aussi dire que j’ai développé une sorte de tolérance, notamment envers le culte lokien que je condamnais autrefois. Et je me plais à étendre mes relations sans avoir nécessairement besoin de prendre en compte mes convictions religieuses.
QUE L’ON ME CONDAMNE POUR CELA JE N’EN AI CURE, mais les ennemis de mes amis ne seront mes ennemis que s’ils ont une véritable raison de l’être.
Ce n’est pas un point de vue destiné à provoquer certains, simplement un désir de séparer pouvoir (politique) et religion et d’agir selon mes propres principes et selon le bon sens. Soit peut-être un premier pas vers le terme gerbant de laïcité, mais je me répugne à une telle idée et n’oserai m’avancer jusque là.
Ainsi, et c’est ce à quoi je voulais en venir, il a été possible de concilier ma doctrine à celle de KindeaTh afin de créer une conception hybride, pour ne pas dire bâtarde, selon laquelle lokiens et hécatéens pourraient accorder leurs mœurs. Et de bannir fanatisme religieux, fédéralisme athée ou toute autre aliénation politique et religieuse.
Me voici donc à l’aube de ma troisième naissance, celle de mon esprit et de l’aboutissement de mon premier projet : La Corporation Nihiliste…"

"An de grâce 134, le 24° jour du mois de l’œuf.

Lucifel, cadet de la seconde génération de la lignée de Squall Seïgura.
Seigneur de Selenia et co-dirigeant de la Corporation Nihiliste."

"Serment à Hécate :

Que mon âme soit baignée par les vagues bienfaisantes
De la volupté et de l’obscurité qui s’éveillent en moi.
Que je sois submergé par une vision des temps anciens
Où le savoir sacré inondait le monde
Et que j’en apprenne les arcanes.

Que mes mains soient bénies par l’élément de l’air
Que mon souffle m’apporte la clairvoyance
Que l’air sacré ouvre mon esprit
Et me permette de reconnaître la lueur divine.

Que les artifices païens et impies
Soient expiés de mon existence grâce à l’élément de l’eau
Qui baigne toute chose
Qu’il me soit permis de plonger dans l’océan
De cette eau sacrée qui donne la vie et la connaissance

Que la joie vibrante de la vie qui croît m’habite
Et que toutes les créatures servent mes buts et mes désirs
Que la mélopée du cycle incessant de la vie
Se perpétue en moi maintenant et pour toujours

Que les flammes sacrés m’imprègnent de leur ardeur
Et qu’en moi brille le brasier sacré du dévouement
A mes instincts et à mes désirs
Que l’élément du feu m’assiste
Dans ma quête de connaissance et de savoir caché

Par la puissance de la terre, de l’air, de l’eau, du feu,
Sous le regard bienveillant des ténèbres
Je parle de ce que je vais devenir
Je dédie mon existence aux ténèbres.
Afin de connaître et comprendre leur mystères
Pour mon plus grand bien
Et l’accomplissement de ma destinée.

Je t’implore ô Hécate, grande déesse méconnue,
Mère de tout ceux qui adhèrent
Au principes anciens des ténèbres,
Afin que tu me permettes de faire partie de la meute
De tes enfants chéries.

Je t’implore de m’accorder cette faveur ultime
D’être à ton service pour l’éternité.
Je promet de vivre selon le précepte sacré
« fais ce que bon te semble »,
ô toi qui es la reine incontesté de tous ceux
qui pratiques la voie gauche.

Accueille-moi je t’ouvre mon âme
Afin que tu puisse juger de la véracité de mon serment…"