Tour : '15' Il était une fois…

Loin de tout, loin du bruit, loin de vous, Shel et Nala eurent une fille…
Suite à leurs premiers jours partagés dans leur domaine privé, ils conçurent leur premier enfant dans un amour total.

Shel étant en prison à Nainporte, jugé par les siens pour son amour jugé illégitime avec une ennemie hécatienne, il ne put assister à la naissance de son trésor. Ainsi, c’est durant cette période que Nala, vivant seule dans leur propriété accoucha de leur fille, sans même savoir si la sentence de son père serait un jour levée.

Un jour de pleine lune, le rêve de la fillette se réalisa enfin, elle avait alors 13 ans. Son père, sa faute à moitié pardonnée, fut relaché. Planquée au sommet d’une dune, la jeune Aecetia avait reçu des ordres formels de sa mère : observer et apprendre le maniement des armes et les techniques de combat. Rebutée par la vue de sang, elle se plaisait à se chamailler avec un vieux lézard qui ne savait plus où donner de la tête. Soudain, le sifflement aigu de la pointe d’acier fut le seul bruit perceptible par l’enfant. Une flèche, tirée par on ne sait qui, venait de lui érafler le mollet. Son cri n’eut d’égal que la petitesse de la blessure. Un médecin, fort agile de son art, vint lui porter secours. Le coup du destin sans doute, la fille retrouvait enfin son père sous les yeux émerveillés de la mère qui finissait d’éventrer son ennemi.

Une mère, chef hécatienne, un père, chef de Nainporte et vénérant Laduguer, elle fut élevée dans le domaine privé loin des regards et des dangers qui la poursuivraient…

Souvent seule dès que ses parents devaient s’absenter vu leur responsabilité à chacun, elle apprit à comprendre les chevaux que ses parents avaient capturés et à les dresser devenant une cavalière hors pair.


Patati et patata…

Pendant toutes ces années, Aecetia voyagea beaucoup. Elle apprit à comprendre et à respecter les populations autour d’elle… Les non-hécatiens, un grand sac où l’on place les gens différents de soi ! Mais en quoi cela pouvait-il rimer ? Ces gens lui étaient tout à fait semblables contrairement à tout ce qu’on a voulu lui faire croire. Et pour cela, Aecetia ne fut jamais acceptée à sa juste valeur. On disait souvent d’elle qu’elle vivait dans son monde, à part de la réalité. Mais quelle réalité ? Celle où tout le monde se déchire juste par peur de l’autre ?

Ne voulant pas prendre part aux atrocités qui se passaient autour d’elle, l’hécatienne passa le clair de son temps a vénérer la déesse lune, cherchant des réponses à ses questions sur le pourquoi de sa venue sur Adpet . Elle vécu de longues années dans la solitude, repoussant violemment quiconque cherchant plus d’affinités avec elle.

De Nainporte au domaine de ses parents, Aecetia restait loin de cette guerre qui faisait rage. Mais un jour, celle-ci la rattrapa alors qu’elle était en train de demander à la Lune de sauvegarder ceux qui, comme elle, étaient différents. En un rien de temps, cette jeune femme se retrouva en guenilles dans un des cachots de la Compagnie Noire. Elle, une femme de son rang, enfermée pour un crime qu’elle n’avait pas commis, sans les attentions dignes du nom qu’elle porte. Ca ne se pouvait pas ! Après une brève altercation avec le chef de ces barbares, Toubib, elle fut relâchée. Enfin sortie de cette pièce étroite horriblement humide. Mais elle n’oublierait jamais les soins apportés à son égard par les Templiers lorsque CroqueLune, sans âme et encore moins de cervelle, l’avait ruée de coups car elle n’obéissait pas à ses ordres.

A la lumière du jour, Aecetia ne savait plus où aller… Son chez-soi étant détruit, elle erra dans le désert. Puis le jour arriva où Elcmar l’a recueillit chez les Templiers. Cette hospitalité lui fut salutaire… Elle apprit enfin à se rendre utile et à faire quelque chose de concret pour les autres. Bien entendu, ses nouvelles occupations lui prenaient tout son temps. Pourtant, on la retrouvait souvent plongée dans ses pensées, à part de ce monde. Hécate était toujours avec elle…

Grand pas dans son monde…

Après presqu'un demi siècle d’existence, Aecetia commença à se lasser de sa vie. Elle ne pensait qu’à une chose : son idéal ! Voir enfin les choses bouger dans ce monde… dans son monde ! Elle devait jouer sa part dans cette histoire. La gloire ne l’intéressait pas. A quoi bon tuer et faire la guerre s’il n’y avait personne pour garder les troupes dans le droit chemin ? Bien sur, les héros se construisaient au nombre de morts mais Aecetia savait qu’elle ne serait pas de ceux-là. Oui, elle voulait laisser sa trace sur Adpet mais d’une tout autre façon…

C’est ainsi qu’elle se replongea dans ses prières. Elle chercha aussi souvent que possible de l’aide auprès de la Louve pour l’aider dans son acheminement. Prêtresse, elle avait toujours voulu le devenir mais elle n’y avait jamais trouvé de but. Maintenant, c’était sur, elle savait…

Il était temps de quitter les Templiers pour faire bouger les choses. Elle se rendrait dans n’importe quel camp, elle n’avait pas d’ennemi, elle n’en avait jamais eu…

Dans son monde...